Voici 4 ans, l’ARSIA prenait les devants en généralisant le recours à l’identification électronique des bovins. Comment la valoriser ?
Il y a 12 ans déja, l’Institut de l’Elevage ( IDELE ) français a démontré que l’identification électronique ( E-Id ) des bovins simplifie le travail quotidien, fiabilise les informations à collecter et renforce la traçabilité.
En élevage, l’identification électronique est déjà valorisable pour l’alimentation des animaux en liaison avec les automates ( distributeurs automatiques de lait ou de concentrés – DAL et DAC ). Mais en aval aussi, pour les vétérinaires, contrôleurs laitiers, négociants, transporteurs, centres de rassemblement, marchés, abattoirs, clos d’équarrissage,… confrontés à gérer nombre d’informations dans un délai rapide, elle permet aussi des gains évidents en termes de fiabilité des informations, de sécurité, de suivi sanitaire et de productivité, pour un coût global relativement limité.
Recourir individuellement à l’E-Id favorise l’efficience de la traçabilité pour l’ensemble de la filière
Il est acquis que l’identification électronique offre des solutions applicables à tous les types d’élevage, dont certaines plus utiles aux troupeaux de grande taille ou en gestion automatisée. Les opérateurs en aval de la filière sont aussi fortement intéressés par l’identification électronique, mais à leur niveau, son exploitation passe par sa généralisation. En effet, un système où coexistent bouclage électronique et bouclage traditionnel ne présente pas réellement un intérêt pour les structures des négociants et la gestion de leurs activités.
Si le recours par l’éleveur à l’E-Id ne se fait que sur base volontaire et non imposée, on ne pourra atteindre à court ou moyen terme un déploiement suffisamment large pour une valorisation collective. Actuellement, c’est la situation rencontrée au niveau national, les éleveurs et détenteurs de la Flandre accusant un léger retard par rapport à leurs collègues wallons.
Il est fort probable que les suivis et contraintes sanitaires et la gestion rigoureuse des statuts exigée par le marché international, justifieront la généralisation de l’identification électronique.
La dématérialisation du passeport bovin avantagée par l’identification électronique généralisée
Dans l’attente de l’implémentation finale de la dématérialisation, le passeport et son code-barres sont à ce jour toujours utilisés pour assurer la circulation des données signalétiques des animaux à chaque étape de leurs déplacements. Toutefois, cette pratique a régulièrement montré ses limites en générant des erreurs d’enregistrement ; ce n’est pas l’animal lui-même qui est scanné, mais bien le document qui l’accompagne, avec le risque d’être un document inadéquat.
Si la dématérialisation maintiendra la nécessité de disposer des informations de traçabilité de chaque animal, celles-ci seront beaucoup plus sûres car générées à partir de l’identifiant électronique. L’accès aux informations s’effectuera alors via la consultation automatique des bases de données ; l’éleveur disposera rapidement des informations de traçabilité et sanitaires les plus fiables, quasi en temps réel. La surveillance sanitaire des bovins s’en trouvera également renforcée et facilitée.