Parasitisme des moutons et chèvres: tendances en 2021

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Notre formule d’abonnement vous livre ses secrets

Dans sa troisième année d’existence, l’abonnement au suivi parasitaire ne cesse de séduire les éleveurs d’ovins et caprins. Une augmentation de 126% du nombre d’adhérents est enregistrée depuis son lancement en 2020. Suite aux visites d’encadrement opérées en fin d’année par notre équipe vétérinaire et à l’analyse des données issues de notre laboratoire, il est désormais possible de faire le point sur les tendances observées en 2021.

L’impact marqué des conditions climatiques sur le degré d’infestation

La saison d’herbe 2021 fut en tout point bien distincte de celle connue en 2020. Point de sécheresse ni de canicule. Au contraire, douceur et humidité permanentes ont directement affecté le profil d’infestation parasitaire des troupeaux abonnés tant ovins que caprins. La comparaison des profils de nos abonnés (troupeaux non vermifugés – prélèvements de matières fécales des « pack » 1 au « pack » 3) entre ces deux années est interpellante : si la sécheresse connue durant l’été 2020 est clairement associée à une « dépression » de l’infestation parasitaire, les conditions météorologiques de l’année 2021 semblent favorables à une progression constante du degré d’infestation (cf. graphique 1). N’oublions pas que les parasitoses sont qualifiées de « pathologies d’accumulation ». 2021 en a été la belle illustration.

L’observation des signes au cœur du débat

Participer à l’abonnement demande de la part de l’éleveur un peu de travail. En effet, à chaque phase de prélèvements, il lui est demandé de noter tout signe suspect chez l’animal. Ceci nous permet ensuite de contrôler si les observations réalisées sont associées à une présence élevée d’œufs de parasites dans les matières fécales. A titre d’exemple, les résultats ( cf. tableau 1 ) sont tirés du suivi parasitaire réalisé dans un troupeau de 30 chèvres. L’excrétion des œufs de strongles digestifs est exprimée en œufs par gramme ( OPG ). Il s’agit d’une valeur moyenne calculée sur base de 10 prélèvements de selles opérés à chaque « pack ». Elle est confrontée aux observations de l’éleveur.

Si l’infestation parasitaire est marquée aux packs 1 et 3, elle ne semble aucunement affecter des éléments visuels ou palpables tels l’état du poil, la présence d’un gonflement sous la mâchoire, l’état de chair ou même la propreté de l’arrière-train des animaux. L’association « signes-OPG » est rarement observée et confirme ainsi que l’infestation parasitaire n’est pas aussi « facilement » marquée qu’on ne le croit ! L’importance des analyses coprologiques est soulignée : elles seules sont capables de confirmer ou d’infirmer les suspicions de l’éleveur.

L’efficacité extrêmement variable des vermifuges employés

Un des points forts de l’abonnement, c’est bien entendu la possibilité pour l’éleveur de contrôler l’efficacité d’un vermifuge employé en cours de saison et de valider ainsi le bienfondé du recours à une molécule dans son troupeau. N’oublions pas que dans les secteurs ovins et caprins, la résistance des parasites digestifs aux molécules antiparasitaires est aussi grandissante qu’inquiétante.

  • Dans 30 % des élevages suivis, les molécules employées n’ont pas atteint le seuil d’efficacité escompté.
  • Il n’existe pas de « meilleures » et de « moins bonnes » molécules. Ainsi, une même substance peut se révéler judicieuse dans un troupeau alors qu’elle a perdu son efficacité dans un autre.
  • Chez la chèvre, l’application de vermifuges en « pour on » est associée à une efficacité moindre vis-à-vis des parasites digestifs. Les formulations « per os » semblent donc plus indiquées.

C’est vous qui le dites …

Sophie, éleveuse de moutons à St-Hubert

Florence, éleveuse de chèvres à Vinalmont

Comment avez-vous entendu parler de cette formule?

J’étais très intéressée par la gestion du parasitisme chez les ovins, j’ai participé à des groupes de travail et des formations sur le sujet avec l’Arsia, qui est revenue vers moi afin de me proposer l’abonnement lorsqu’il fut mis en place. J’ai entendu parler de la formule de l’abonnement parasitaire lors d’un cours donné à Ciney par le Vétérinaire François Claine.

Pourquoi avez-vous adhéré à ce concept d’abonnement?

Je cherche à réduire les interventions sur les animaux, tant pour le gain de temps et d’argent que pour limiter l’impact de l’élevage sur la biodiversité. Pour avoir un troupeau résistant face aux parasites, il me semble nécessaire de savoir s’il faut traiter, avec quoi et contre quoi. L’abonnement me permet d’être encadrée pour ces décisions et m’oblige à faire des copros à des dates clés de la saison de pâturage. Pour deux raisons : premièrement on suit l’évolution des parasites pendant toute la saison de pâturage, on peut donc décider de traiter ou pas suivant les résultats. Deuxièmement le test d’efficacité du vermifuge me semble très intéressant et même essentiel pour utiliser un produit performant.

En quoi l’abonnement est-il un «plus» pour votre troupeau et votre conduite?

Grâce à l’abonnement, j’ai pu modifier certaines pratiques, éviter certains traitements ou les orienter différemment. La vétérinaire de l’exploitation est partie prenante du programme et cela nous permet de nous poser les bonnes questions sur les pratiques d’élevage. Les vétérinaires de l’Arsia sont également très disponibles pour interpréter les résultats. Le retour annuel donné par l’Arsia permet de voir l’évolution du troupeau en termes de parasitisme par rapport à d’autres critères comme le climat ou la saison. Cela permet de relativiser certains échecs et de mieux anticiper la saison de pâturage suivante, même si une année n’est pas l’autre. L’abonnement me permet de vermifuger seulement en cas de besoin, ce qui diminue le coût lié au vermifuge, le risque d’apparition de résistances, les effets néfastes pour la biodiversité et la perte du lait contaminé non transformable en fromage.
N’hésitez pas à prendre contact avec nous par téléphone au 083/23.05.15 ou par mail à l’adresse francois.claine@arsia.be ou thierry.petitjean@arsia.be